Dans la peau de Faust : un rôle mythique et une exploration de l'âme humaine
Certains rôles sont plus que de simples personnages ; ce sont des mythes qui traversent les âges. Faust est de ceux-là. Incarner le célèbre docteur de Gounod sur scène est une expérience extraordinairement prenante, une plongée dans les questions existentielles qui nous animent tous : la jeunesse perdue, le désir de connaissance absolue, et ce pacte faustien que chacun, à sa manière, a un jour rêvé de conclure.
Un rôle à ma mesure
Pour un ténor, le rôle de Faust est un sommet du répertoire. Il appartient à cette catégorie vocale exigeante du demi-caractère français, qui demande une voix capable de nuances lyriques infinies tout en possédant la puissance nécessaire pour les moments les plus dramatiques. C'est un type de rôle qui correspond parfaitement à ma vocalité et dans lequel je me suis senti particulièrement épanoui, cherchant à traduire vocalement et scéniquement chaque nuance de cette âme tourmentée.
"Faust, ce n'est pas seulement chanter une partition magnifique, c'est porter sur ses épaules le poids d'un mythe et la philosophie de la condition humaine. C'est un défi qui vous transforme."
Une production au cœur du Fantastique
La mise en scène de Ned Grujic a choisi de traiter cet opéra comme un conte fantastique, presque un univers à la Tim Burton, ce qui a renforcé la dimension magique et allégorique de l'œuvre. Les apparitions, les disparitions, les transformations... tout concourait à plonger le public dans un voyage mystérieux et féerique, en parfait accord avec le romantisme de la musique de Gounod. Cette approche nous a permis, en tant qu'artistes, de nous libérer et d'explorer pleinement la dimension surnaturelle du pacte avec Méphistophélès.
De la révolte initiale à l'invocation du diable, jusqu'à la rédemption finale de Marguerite, chaque acte est un tourbillon d'émotions. Donner vie à ce personnage, c'était signer mon propre pacte avec la scène, pour le plus grand plaisir des spectateurs.